C'est insupportable tt cet été à bander pr rien, pr personne. J'promene ma queue en laisse ds les rues en disant vaguement bjr aux gens du tierquar, il fait chaud, intolérablement chaud. Je sue à grosse goutte quand une envie de gnôle irrépressible me serre tt à coup le coeur. Jme dirige vers le seul bar du coin, la Barbouille. Avec un nom aussi con ils ont intérêt à me servir une bière fraiche dans la seconde. Donc j'entre. Déjà c'est bizarre pcq je l'ai toujours vu de l'extérieur avec ces vitres bizarres et ces châssis bordeaux. Le patron a des cheveux dégeux tout crapouilleux et gris sale. Je commande ma pill's tranquille, j'ai juste l'argent suffisant dans la poche arrière de mon jeans. J'fais une ptite blague pour détendre l'atmosphère genre "hé oh y a du monde qui s'presse au portillon par ici" pcq je suis quasi seul dans l'estaminet. C'est très mal reçu. Il continue de me fixer, je me demande si ce sont des yeux de verre. Je lui demande ? Allez, ... sauf qu'il me coupe la parole et il dit "c'est pas très drôle, on va faire faillite ici". Oups. Je m'excuse, j'dis que je suis pas du tout au courant et comment que j'le serais. Là-dessus il me réplique : "bin t'es pourtant du coin". Je dis : "comment qu'vs le savez ?". Petite pause. Un autre mec avec une queue de cheval grasse et des épaules larges genre qui ne passent pas la porte se pointe depuis la remise. Il me sert une bière ( fraîche ) avant d'répondre "bin t'es le petit de la famille B, on t'as vu pousser gamin !" Là, j'deviens tout timide. Ca fait un truc ds ma poitrine comme l'autre fois à l'hôpital. Je plonge mes longs cils de biche dans ma bière. Je sais ce à quoi ils pensent. Ils se disent qu'il a des yeux de filles le petit de la famille B. Quand je relève les yeux, ils sont tout trempés. J'vide ma bière d'un coup d'gosier. Le mastoc dit un truc genre "pq qu'il chiale maintenant ?". Je me lève juste après, ils ont l'air hébété comme des primates qu'ont avalé une balle de ping pong de travers pendant un tour au cirque. Je dis "allez salut la compagnie !" et j'me casse sans payer. Ils ont même pas ronchonné, rien. Je me suis promis de plus jamais revenir là. Quelle bande de fils de pute. Je traverse le passage pour piéton, remonte la rue, j'ai enfin débandé.